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LE CORPS & SOI

Le retour à Soi passe par le retour au corps.




Pourquoi revenir au corps, lui qui est éphémère et dont les facultés peuvent nous faire défaut ?

Le corps est un véhicule. Pour moi il n’a été longtemps que le symbole de mon incarnation, mis à mal par un épisode qui m'a fait croire qu'il n'était qu'un objet sexuel au service du genre masculin.

De longues années après ces évènements, je me souviens l’émotion ressentie à la lecture du « Journal d’un corps » de Daniel PENNAC. Un homme parle avec tendresse de son corps. Qu’une sensibilité au corps me soit ainsi offerte me chamboule..d'autant plus venant d'un homme. Je m’émeus de ce qu’un homme puisse être si sensible.


J'ai fort heureusement toujours eu cette conscience de l'importance du corps. J'en ai pris soin de façon souvent maladroite, parfois en le malmenant pour qu'il se plie à des mouvements de gymnastique ou de danse, pour qu'il se plie à des didacts esthétiques de forme avec un impact sur la nourriture ingérée, les vêtements portés...etc.

Mais finalement ces préoccupations l'a toujours mis au coeur de mon attention.


Lorsque je rencontre le yoga postural, je n'ai pas le temps de l’exploiter : ma rencontre avec le yoga est fulgurante.

Dès le début du tout premier cours auquel j'assiste, sous l'invitation de l’enseignante, tout le monde se met à plat dos dans la posture de Shavasana. Je ne me souviens de rien d’autre que d’avoir pleurer quasi instantanément. Mon corps se déposait, quelque chose mourrait en moi ouvrant grand des vannes de chagrin, peut-être de fatigue ou tout autre "trop-plein". J’ai pleuré durant une heure et demi, incapable d’endiguer le flot et de mouvoir mon corps comme proposé.

Le lendemain je me suis sentie tellement légère, tellement bien sans comprendre ce qui avait changé que j’y suis retournée. Depuis je ne cesse de découvrir les limites et le potentiel incroyable de ce cadeau de la nature.

Les limites car oui il y a des tensions, des mémoires profondes qui génèrent des blocages, quelques douleurs, même si avec les années de pratique le confort devient plus présent et le corps plus tonique.

Le potentiel incroyable sans nul doute car je me surprends toujours à être debout, en bonne santé, parfois positionnant mon corps dans des postures qui m’auraient parues à une époque improbables….. comme l’assise le dos droit qui m’était terriblement inconfortable. Alors je savoure ces possibilités de marcher des heures durant comme je l’ai fait en Inde avec une légèreté venue de je ne sais où, de sentir la vie en moi dans l’immobilité d’une posture. Car c’est bien là dans le corps que finit un processus et de là qu’un autre commence.

Aujourd’hui il est mon principal support d’attention. Accompagné du souffle qui l’habite je deviens témoin de ces processus qui se succèdent : il y a en moi plein de petites morts qui me permettent de vivre, de renaître, de m’élever. Et je comprends la dernière phrase de Peter Herznack au moment du grand départ : « Je ne me suis jamais senti aussi vivant ».


Eh si cela suffisait : juste sentir, accueillir honorer ce corps qui nous est offert. Peu importe sa corpulence, son âge, son genre ou tout autres attributs qui le définirait.

Par l’intermédiaire du yoga postural, je me suis réconciliée non seulement avec mon corps mais aussi avec le masculin et plus largement encore avec l’humain. Eh oui rien que cela ! Mais ce sera peut-être le sujet d'un autre post !

Dans ce retour au corps, bien sûr il y a un piège. Un piège dans lequel il est possible de tomber aussi dans la pratique du yoga. Le narcissisme, le culte du corps beau et puissant. D'ailleurs n'est-ce pas ainsi que cette pratique est "commercialisée" avec de magnifiques corps en page de couverture, souvent dans des tenues plutôt seyantes ?

Autre piège : pousser le corps au-delà de ses limites comme il nous l’a été dicté de nombreuses fois même et surtout dans des pratiques sportives.


Oui en posture de yoga, cela est possible aussi...au début. Mais la pratique nous rappelle vite cette réalité : le langage du corps, ses blessures, ses limites, son vieillissement. Cette compréhension arrive dans la joie car elle est intimement liée aux différents principes des 8 membres du Yoga. Un processus d'éveil de la conscience qui mène à cette vérité entre autres : tout se transforme. La matière se transforme sans cesse.


Bien sûr il est possible lorsque le rythme du corps est respecté, lorsque le corps et l'esprit sont alignés de décaler les limites, de faire de nouvelles prouesses. Pour autant, le corps reste une oeuvre temporaire de la création. Certaines créations, comme celles issues de l’architecture par exemple ou les œuvres d’art durent plus longtemps que le corps humain. Certes. Mais elles n’échappent pas à cette règle : elles disparaitront un jour ou l’autre.


Un jour en méditation lors d’un Satsang j’ai eu la joie de recevoir ce message : « Je suis content que chacun d'entre vous viviez. Cela me suffit. »

Entendre et devoir transmettre cela au groupe me réjouit. Il n’y a donc rien d’autre à faire que de prendre soin de ce véhicule – ce qui en soit est tout de même une sacrée mission ! - pour mener la conscience dans la joie, danser, chanter : un véritable art de VIVRE. Personne à sauver, aucun karma à transformer - quoi que l’on fasse il se transforme par lui-même. Juste se rendre disponible à la transformation :


"Prends soin de ton corps pour que ton âme ai envie d'y rester."


Permettre ainsi que cette transformation aille vers la paix, l'amour, la joie en offrant un véhicule sain, plein d’énergie... qui a besoin parfois de ralentir, pour savourer cet état d'être en Yoga et non plus de "faire" du Yoga.



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