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S'imprégner de connaissance

Dernière mise à jour : 12 mars 2022

Dans toutes les civilisations anciennes, la connaissance en tant que révélation se transmet oralement. En l’absence d’écriture cela semble évident. Cela avait l’avantage aussi de laisser celui qui transmet discerner le bon moment pour transmettre et à qui transmettre.

Je ne suis pas une experte de l’histoire de l’écriture ni des textes de sagesse, mais il me semble qu’il a eu une conjonction d’évènements qui ont incité les sages à employer des scribes afin de sauvegarder les enseignements révélés et ainsi préserver la connaissance. Longtemps en sommeil ou secrète notamment pendant les périodes de persécution, elle ressort timidement dans des lieux propices où elle a été entretenue malgré tout. Les questions existentielles refaisant sans doute surface, elle se transmet dans des groupes moins restreints et se diffuse à un plus grand nombre. Aujourd’hui tout le monde peut y avoir accès. Il est un temps toujours en cours où l’idée ou l’envie d’accéder ou de lire les enseignements est un appel qui parvient à chacun à un moment donné et opportun de son chemin. La transmission reste donc sélective naturellement. Aujourd’hui, j’ai l’intime conviction que nous franchissons une étape importante durant laquelle il est primordial de s’immerger dans cette connaissance. Car comme le dit Sri Sri Ravishankar : « (…) elle s’applique d’elle-même » Face à certaines pathologies psychique ou physique certains médecins ayurvédiques notamment - l’ayurvéda étant la science de la vie selon la philosophie de l’Inde – préconisent de vivre au côté d’un sage, comme seul moyen de guérison. N'est-il pas clair aujourd'hui que nous sommes de grands malades ? Nos pathologies chroniques bien que minimes sont néanmoins handicapantes et nous empêchent d'être pleinement en paix. Aujourd'hui il nous est offert la possibilité d’une immersion dans la connaissance non seulement lors de stages, de rencontres avec des enseignants qui se font de plus en plus nombreux mais aussi par la lecture des livres de sagesse….qui se font également de plus en plus nombreux. Pour autant il n’y a pas de bons ou de mauvais enseignants, ni de bonne ou de mauvaise lecture : il y a ce dont on a besoin au moment où l’on rencontre l’un ou l’autre. Pourquoi s'immerger dans la connaissance ? Ici il s’agit de mon point de vue, de mon expérience et non de la vérité, juste la mienne. Un partage pour démystifier le sujet peut-être, donner goût à chacun d’oser aussi. Enfant je suis une contemplatrice. Mon mode de vie facilite : vivant à la campagne, éduquée dans une famille ayant peu d’interaction sociale, je passe des heures derrière la fenêtre de ma chambre à admirer le paysage, à écouter le chant des oiseaux nichés dans l’arbre qui me faisait face, légèrement de côté ce qui me permettait de voir tout de même l’horizon. A l’extérieur j’aime m’asseoir sur un banc et regarder les gens…. « tant qu’yen a ». J’observe. Je me pose beaucoup de questions : alors que je suis une enfant joyeuse, je vois un père fragile, une mère soumise, des sœurs obéissantes, les relations superficielles entre les gens, des copains qui rient alors que je ressens une profonde tristesse, des histoires d’amour alors que l’amitié m’attire plus, un copain – un de ceux qui rie, fume, aime….qui décide de mettre fin à ses jours et puis le couperet; cette remarque alors que je rue un peu dans les brancards pour secouer tout ce monde qui me semble bien terne : « c’est toi que je dois emmener à l’hôpital psychiatrique ! » A partir de là je crois que je mets en berne mes aspirations. Toujours vibrantes en moi tout au long de ma vie et malgré ses aléas, elles ressurgissent de longues années plus tard. Quand je renoue avec elles, tout se présente : malgré mes réticences, le yoga m’appelle et se révèle. Une rencontre improbable avec un sage Indien. Petit à petit les lectures. Je n’y comprends rien. Je lis avec la tête. Mais je continue. Et je ne comprends toujours rien. Mais je continue. Poona, poona ; encore et encore. En parallèle la pratique, la vie. Des stages, des rencontres. Et celle-là notamment avec Julie et Stéphane adorateurs s’il en est des textes de sagesse. Je me mets à relire LES textes, les fondamentaux et j’en découvre des moins connus : les Yoga Sutra, la Bakhti Yoga, les Yoga Vashista, la Sri Atma Gita...etc. Et un jour il se passe cela : un lien entre expérience et lecture, comme un pont de compréhension : « Ah mais c’est ça ! quand j’ai vécu ça, que j’ai ressenti ça, c’était ça !! » et là il y a quelque chose en moi qui se réjouit. Aujourd’hui après presque 20 ans, je lis de moins en moins. Je relis, encore. Avec le coeur cette fois-ci. Pour laisser les liens, les ponts se mettre en place. Actuellement je replonge dans la Bhagavad Gita : la voie de l’acte juste. J’en suis au moins à la quatrième lecture. Pour la première fois, il me semble saisir ce que veut dire : « Ne vous préoccuper que de l’acte et pas de ses fruits » Croyez-moi lorsque vous lisez avec la tête « l’inaction est action » c’est une prise de tête justement incroyable !!!. Mais quand vous expérimentez ce moment où face à une situation vous restez silencieux, ancré, stable et le coeur ouvert alors qu’auparavant tout votre être aurait réagi…. Oups !! non pas votre être, votre égo et que quelques jours plus tard, vous lisez avec le coeur : « l’inaction est action », vous comprenez ce que Cela est. Alors s’il est un conseil à donner : oui baignez vous dans la connaissance, côtoyez des amoureux de la connaissance, lisez la connaissance, lisez les enseignements ou si vous préférez écouter en état de méditation, c’est puissant aussi...comme une petite voix qui vous murmure à l’oreille « tu sais ». Et finalement comprendre qu’il n’y a rien à savoir puisque tout est déjà là. Car oui : cela se fait, se transmet, coule dans nos veines et à l'image de Nataraj, le danseur cosmique, danse avec nous.... alors nous sommes la connaissance ..... et il n'y a plus rien à savoir. J’ai eu la joie de me séparer de certains livres : en les revendant, en les offrant et j’ai ressenti aussi la place de transmission que nous avons tous les uns les autres. Hari Om.


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